Panorama des emplois
Record de recrutements en 2024 pour les services de l'automobile !
L’Observatoire des métiers des services de l’automobile publie un Autofocus sur les recrutements dans la branche en 2024. Les entreprises ont réalisé près de 70 000 embauches (alternants compris), soit une hausse de 20% par rapport à 2022. Si cette dynamique s’explique en partie par le niveau élevé de recrutements en alternance (14 920 recrutements), elle est avant tout portée par un contexte de recrutement plus favorable puisque davantage de volontés d’embauche ont pu aboutir. Au total, près de 73 000 postes hors alternance étaient à pourvoir : un record pour la branche.
Des recrutements portés par les petites entreprises
En 2024, 35 565 entreprises de la branche des services de l’automobile ont procédé à près de 70 000 recrutements, alternants compris, soit une progression de 20% par rapport à 2022, qui confirme la dynamique enclenchée après la crise sanitaire. Le volume d’embauches hors alternance atteint à lui seul 55 080 recrutements, en augmentation de 18% et dépassant le record établi en 2019. Cette reprise s’accompagne d’une hausse significative du nombre d’entreprises qui recrutent : près d’une sur deux (46%) a embauché au moins une personne en 2024, soit 8 points de plus qu’en 2022 (38%), et 10 points de plus qu’en 2019 (36%).
Si 84% des entreprises de plus de 20 salariés ont embauché au moins une personne, les plus petites structures (- de 11 salariés), majoritaires dans la branche, concentrent 59% des recrutements en 2024. Parmi elles, les structures comptant moins de 6 salariés sont à l’origine de 40 % des recrutements (33 % en 2022).
Dans l’ordre des métiers, la maintenance automobile (mécaniciens, techniciens ou opérateurs de services rapides) représente un tiers des recrutements de la branche (23 200, alternance comprise), suivie par les métiers administratifs (7 500 recrutements) puis ceux de la carrosserie-peinture (7 100 recrutements).
En moyenne, l’alternance représente 21% des recrutements, mais cette part est nettement plus élevée dans la carrosserie-peinture (38%), dans la vente et la maintenance moto (34%), et dans la maintenance automobile (29%). À l’exception du domaine motocycle, ces métiers étant confrontés à d’importantes tensions de recrutement, l’alternance constitue une réponse concrète en permettant aux entreprises de former leurs futurs professionnels.

Des recrutements plus simples, plus rapides et majoritairement en CDI
Après une période marquée par une forte hausse des difficultés de recrutement hors alternance (44% des recrutements étaient jugés difficiles ou assez difficiles en 2022), la situation s’est nettement améliorée en 2024 : 33% des embauches ont été perçues comme difficiles, soit 11 points de moins qu’en 2022.
Les tensions à l’embauche reculent dans tous les secteurs, bien qu’elles persistent dans certaines filières. C’est notamment le cas de la maintenance et réparation de véhicules particuliers, où 39 % des recrutements sont jugés difficiles. Les données par métier confirment ces disparités. 78% des recrutements dans les métiers administratifs sont ainsi considérés comme faciles ou assez faciles tandis que les métiers techniques sont jugés plus difficiles à recruter, même si cette tendance est à l’amélioration :
• Dans la carrosserie-peinture, 38 % des embauches sont encore jugées difficiles, mais c’est 8 points de moins qu’en 2022 (46%) ;
• De même, dans la maintenance automobile, 41 % des recrutements sont jugés difficiles, également en recul de 8 points (49%).
Un autre indicateur essentiel des tensions sur le marché de l’emploi concerne le nombre de recrutements non aboutis. Là encore, les signaux sont plutôt positifs en 2024. En effet, si la part des entreprises cherchant à recruter ne cesse d’augmenter, passant de 42% en 2017 à 54% en 2024, elles sont 38% à avoir pourvu l’ensemble des postes proposés, soit 10 points de plus que lors des précédentes enquêtes (28%). En conséquence, la part des établissements ayant des postes non pourvus recule à 17%, soit une baisse 3 points par rapport à 2022 (20%).
Dans la carrosserie-peinture, 18% des établissements n’ont pas réussi à recruter selon leurs besoins, un chiffre en amélioration par rapport à 2022 (29%). En revanche, la situation reste plus tendue dans l’enseignement de la conduite, où 24% des établissements n’ont pas pu pourvoir tous leurs postes, soit 3 points de plus qu’en 2022 (21%). Le secteur de la vente, maintenance et réparation de poids lourds enregistre la plus forte proportion de postes non pourvus (28%). Ce secteur, composé d’entreprises généralement plus grandes, affiche aussi une forte propension à recruter (73 % ont exprimé des besoins en 2024).
Au total, ce sont 17 820 offres d’emploi qui n’ont pas été pourvues en 2024, soit une baisse de 15% par rapport à 2022, dans un contexte de hausse des embauches réelles. Ainsi, les recrutements non pourvus représentent 24% de l’ensemble des projets d’embauche, en recul de 7 points par rapport à 2022 (mais encore 3 points au-dessus des niveaux de 2017 et 2019). Les volontés de recrutement ont également atteint un niveau record en 2024, avec près de 73 000 postes à pourvoir hors alternance, un résultat supérieur aux années précédentes.
Parmi les autres chiffres qui témoignent également d’un fort dynamisme :
• 72% des embauches ont été réalisées en moins d’un mois, dont 39% en moins de deux semaines.
• Hors alternance, 80% des recrutements ont été réalisés en CDI, soit une baisse de 6 points par rapport à 2022 (86%), mais un niveau équivalent à celui de 2019. Ce chiffre est particulièrement élevé dans la vente de véhicules particuliers, où il atteint 86 %.
Le réseau : le canal le plus mobilisé et le plus efficace
En 2024, 55% des recrutements aboutis ont fait suite à la publication d’une annonce, soit une baisse de 9 points par rapport à 2022 (64%). Les annonces sont majoritairement diffusées sur des sites généralistes, qui concentrent 61% des publications, en progression par rapport à 2022 (+12 points) et 2019 (+22 points). Les institutions traditionnelles (France Travail, APEC, Missions Locales...) arrivent en deuxième position, avec 49% des offres publiées (-4 points). Les réseaux sociaux baissent (29%, -2 points), tout comme le recours au Bon Coin qui chute nettement, passant de 35% en 2022 à 15% en 2024.
Le desserrement des tensions sur le marché de l’emploi pourrait expliquer cette moindre utilisation des annonces, les entreprises se recentrant sur leur canal principal pour recruter : leur réseau, mobilisé dans près de deux tiers des recrutements (65%, +9 points). Il s’agit du canal le plus efficace, à l’origine de 46% des embauches. En parallèle, les candidatures spontanées progressent (27%, +3 points) et permettent 14 % des recrutements.
L’alternance : un levier stratégique pour former et fidéliser
En 2024, 21% des recrutements ont concerné un poste en alternance (+2 points par rapport à 2022). L’alternance est plus que jamais une voie d’accès privilégiée pour les métiers techniques. Elle représente ainsi 38% des recrutements de carrossiers-peintres, 34% pour les métiers de la vente et la maintenance moto et 29% dans ceux de la maintenance automobile.
Les motivations des établissements à recruter un alternant varient fortement de celles observées pour les autres types de contrats. Dans un cas sur cinq (19%, +7 points par rapport à 2022), le choix de l’alternance est un acte engagé : il répond à la volonté de transmettre un savoir-faire et de favoriser l’insertion professionnelle de jeunes.
Enfin, 89 % des recrutements en alternance sont considérés comme faciles, témoignant de l’efficacité de ce dispositif d’entrée dans la profession.
« Cette édition confirme une amélioration très nette du contexte de recrutement dans la branche des services de l’automobile : les entreprises réussissent plus souvent à concrétiser leurs embauches et, dans certains métiers, les tensions s’atténuent réellement. Le fort dynamisme, amorcé depuis 2015, s’est donc amplifié en 2024. Malgré un contexte économique incertain, les perspectives restent bien orientées : au moment de l’enquête, une entreprise sur cinq prévoyait d’augmenter ses effectifs dans les six mois, un niveau de confiance proche de celui observé avant la crise sanitaire » souligne Marie-Sophie Girardin, Responsable de projets au sein de l’Observatoire des métiers des services de l'automobile.